De toute évidence, les gens s’étaient passé le mot. Une très belle salle attendait la comédie musicale Amsterdam ce 1er juin, au Patriote. Personne n’a été déçu, bien au contraire.
Amsterdam est un port de mer. Un port de vie et de mort. Une halte entre deux destinations, un départ en continu, une étape qu’il faut souvent endiguer pour poursuivre la route des vagues et de l’inconnu. Amsterdam,est une œuvre magnifique dont seul Jacques Brel pouvait en larguer les amarres afin de se maintenir lié au quai. Afin de ne pas perdre l’équilibre dans le déséquilibre. Mélissa Cardona a su s’imbiber de cette nuance de l’œuvre de Brel pour que jaillissent sur scène les tempêtes et les accalmies du poète au long cours. Il aura fallu également un Jean-Bernard Hébert pour prendre la barre de la direction artistique. Et quelle direction!
Il était indispensable que les premières notes sortent d’une salle plongée dans l’obscurité totale pour que se hissent les voiles d’un clin d’œil à Ne me quitte pas.Par l’éblouissante introduction, où les douze magnifiques artistes se manifestent, la salle était subjuguée. Éblouis dans cette alcôve musicale, les spectateurs se sont laissé emporter par la magnificence des chorégraphies (réglées au quart de tour), les voix porteuses de mille temps et des chronos qui déchirent l’impossible pour atteindre l’inaccessible. Chapeau!
L’équipage est riche, fort et impressionnant : Jean-François Pronovost, José Dufour, Xavier Mailleux, Ève Gadouas, Annie Kim Thériault, Élodie Bégin, Martin Lebrun, Sarah Leblanc-Gosselin, Albane Sophia Château, Eloisa Cervantes et Véronique Savoie. Si la force est dans le nombre, comme aimait à le dire Jacques Brel, ici, la force va au-delà du nombre. Du coup, elle vient d’une brélienne tramontane de poésie et de musique que chacun porte en soi. Nous sommes du nombre!
Nul besoin d’être fanatique de Brel pour que la production Amsterdam séduise. Chose certaine, c’est Jacques Brel lui-même qui viendra vous saluer dès la tombée du rideau. Au TNM du 25 juillet au 3 août.
Embarquement immédiat, s’il reste des places!
Reportage de DANIELLE CLOUTIER – En coulisse
Photos: André Chevrier